Etape 8 : Vers le soleil des Baleares.

 Une nouvelle fois je devais franchir les montagnes et sans voies vertes ou pistes cyclables sur l'itineraire. J'ai pris un train qui m'a aidé pour cette reprise. Puis de la Chaux de fonds en Suisse je suis arrivé en France sans trop m'en rendre compte. J'ai découvert le pays de la saucisse de Morteau et la petite Sibérie francaise.

3 septembre : Morteau - train + 30 km.

4 septembre : Glamondans - 54 km.

Une fois sorti de cette vallée j'ai rejoint Besac par les plateaux du Doubs et du Jura, et par la suite en longeant la Saone sur le parcours de l'Eurovélo 6.  Laurent et Aude m'ont réserves un superbe accueil, stratosphérique cette fois ci (expression de la région). 

J'ai découvert cette  belle ville ancienne, avec sa citadelle et ses vestiges romains. Les vins du Jura, les fromages, la charcuterie, la pêche et le concours de Lolo (qu'il a eu !!!), l’absinthe de la région, ... 

5 septembre - Besançon ( Besac) - 39 km.

6 septembre - Besac - O km.

Apres cette période de retrouvailles je reprenais ma route en solo pour plusieurs semaines. Probablement jusqu'au Maroc.
Je me dirigeais vers Chalon sur Saône, puis  Macon. Cet itinéraire était plutôt facile et agréable. J'ai longé de nombreux cours d'eau ou roulé sur d'anciennes voies de chemin de fer.

7 septembre : Dole - 62 km.
8 Septembre : Dole - 0 km (pluie).

9 septembre : Verdun sur Doubs - 76 km.
10 septembre : Cormatin - 74 km.
11 sptembre : Belleville - 72 km.
12 septembre : Condrieu - 102 km.
13 septembre : Condrieu - O km.
14 septembre : Condrieu - O km.

Je fais une halte à Codrieu ou j'ai découvert un région viticole du Sud de Lyon. J'ai eu la surprise de voir ma grande sœur Gaëlle venir me rejoindre. Pendant deux jours je n'ai pas fait de vélo mais nous avons passé de bons moments dans un camping plus qu'atypique.

Ainsi, j'avais repris ma route vers le Sud en disant à bientôt à Gaelle.

Longer le Rhône était parfois lassant. J'ai donc bifurqué à plusieurs reprises pour finalement le quitter et m'enfoncer dans "les terres".

15 septembre - Hauterives - 58 km.

Sur les conseils d'Anne Marie j'ai profité de mon passage dans la Drôme pour aller voir le Palais Idéal du Facteur Cheval. Un lieu magique. Un palais construit par un seul homme au début du 20 ième siècle. Ce facteur s'inspirait des cartes postales qu'il distribuait et de son imagination. Le résultat est atypique et sans pareil. Un mélange de cultures. Mais le business autour de ce lieu m'a un peu déçu...

16 septembre - Le Saut des Chevres Bas - 80 km.
17 septembre - Braix - 59 km.
18 septembre - Viviers - 45 km.
19 septembre - Vallon Pont d'Arc - 63 km.

J'ai ensuite décidé de suivre les Gorges de l'Ardèche avec l'idée de poursuivre par les Cévennes et l'Occitanie.

Encore plein les yeux. Majestueuses Gorges.

A vélo ce ne fut pas de tout repos mais ça valait largement l'effort fourni. Comme récompense un super bivouac au pieds du Pont d'Arc.

Du 20 septembre  au 22 septembre - Villefort - 67 km.

Stevenson et Pierre Rabhi m'avaient donné l'envie d'aller rouler dans les Cévennes que je ne connaissais pas. Cette région est très "nature". Ca m'a fait penser à la Suisse à l'état "sauvage". Ca grimpe sec.

Je suis arrivé à Villefort où je appris ce qu'était un épisode cévénol (grosse pluie et pause obligatoire). L'atmosphère y était très rurale et locale. Les contacts moins superficiels que sur les rives du Rhône.

 

 J'ai randonné et décidé que je poursuivrai ma route vers le Sud et non l'Ouest. Les Gorges du Tarn me tendaient les bras mais je ne me sentais pas capable d'affronter les orages et les dénivelés de cette magnifique région.

Je changeais donc de région et me dirigeais vers Nîmes et ses Arènes. Là-bas l'accent est tout aussi chantant ( avec gggggg à la fin de chaque mot) avec un parfum d'Orient. Les gens vivent dehors, les places sont animées.






23 septembre - Pont du Gard - TER +38 km

Je suis aller revoir cet aqueduc que j'avais vu il y a plus de 30 ans. Avec un regard d'adulte c'est bien différent. J'en ai vu de toutes les couleurs ce jour là avec un  chute dans ses Gorges, puis un bivouac magique au bord du Gardon, et au réveil ma deuxième crevaison du voyage.



24 septembre - Cavaillon - 68 km.

Les traces de départs de feux sont nombreuses dans le Gard. La nature y souffre beaucoup avec la sécheresse, mais aussi  le laissé-aller : décharges sauvages, de carcasses de voitures au milieu des vergers.

J'ai continué à rouler sur l'Eurovélo 8 qui est  bien balisé. Il m'a mené dans le Lubéron puis le Verdon.

25 septembre - Le Boisset - 55 km.
26 septembre - Meyrargues en Provence - 70 km.

Le Lubéron et ses parois rocheuses, ses champs de lavandes, de courges, ses pinèdes, … Une très belle région et de belles rencontres. Jurgen un allemand passionné de déserts, une réunionnaises qui a son copain qui vit à Crozon, et Gilbert.

 

Gilbert je l'ai rencontré au bord de la route. Je cherchais un lieu de bivouac et lui ramassait de la terre en bas de son terrain.

Il m'a proposé de planter ma tente chez lui, puisil m'a invité à me doucher, diner avec lui et prendre le petit dej le lendemain matin. Le top. 

Gilbert restera comme une Personne à part. Le vrai marseillais avec des origines arméniennes et Turques. Ancien boucher marié à une allemande. Il a vécu une bonne partie de sa vie au cœur de Marseille. " Y a pas de Pinggggggs en Bretagne?" "ici la terre c'est un seau de cailloux pour une poignée de terre". J'ai baigné dans l'esprit Marseille le temps de quelques heures.
Gilbert c'est aussi une histoire de voisinage à la Manon des Sources. Sauf que là c'est pour un droit de passage.

Je l'ai quitté le matin de mon anniversaire avec plein de provisions dans mes sacoches. Le soir même, à Draguignan, j'avais la chance de diner avec Gaelle qui était descendue de ses montagnes pour partager ce moment.

27 septembre - Draguignan - 115 km.
28 septembre - Callian - 55 km.




Le lendemain j'ai décidé de monter,  la rejoindre sur les hauts plateaux.

Du 29 septembre au 3 octobre - Bargème - 46 km.

Je suis resté quelques jours avec elle. J'ai découvert son environnement et cette région  particulière.
J'ai pu participer au dur travail à la ferme. Au contact des moutons, des ânes, vaches, lapins, oies, les puces, des énormes Patous  J'ai découvert le métier de berger, la création du fromage de chèvres, ...

Ce petit coin de France est un peu comme le triangle des Bermudes francais. Une zone à part difficile d'acces. Un plateau ou tout le monde se connait, et où on va à la grande ville une fois par mois pour faire les grandes courses.

Au Sud, de là haut, on domine la Côte méditerranéenne. Cette partie est protégée par une énorme base militaire où il ne faut pas s'aventurer. A l'ouest se trouve le plus grand canyon d'Europe avec les Gorges du Verdon. Et au Nord Est c'est le territoire du loup, des moutons, des patous et  des bergers.

 

Gaelle m'a redescendu en voiture jusqu'à Saint Maxime.

J'ai repris ma route fébrilement avec un gros mal de dos, la compagnie des puces de la ferme, et une dent que recommençait à me chatouiller.

J'ai longé la méditerranée jusqu'à Toulon.

4 octobre - Cavalaire - 27 km.
5 octobre - Hyères - 64 km.

Difficile de bivouaquer dans cette région infestée de moustiques tigres. Là-bas c'est l'été au mois d'octobre je comprends Dany).
J'ai eu la chance de recevoir et de profiter de l'hospitalité à l'église Sainte Thérèse de Hyères.

6 octobre - Le Pradet - 20 km.
7 octobre - Toulon - 15 km.


A Toulon j'ai mis les voiles vers Alcudia aux Baléares.
J'ai voyagé avec Marik, un Français installé à Majorque, qui arrivait d'Allemagne sur un vtt boosté avec un moteur de tronçonneuse...

Majorque est L'Ile du Vélo. Partout de nombreux semi pro roulent. Les espagnols sont toujours aussi respectueux des cyclistes. Cette île est aride, sèche.
Tout comme Ibiza, ou je suis allé après, le bivouac sauvage est difficile. Chaque terrain est clôturé et il faut se donner du mal pour trouver un lieu pour la nuit.

8 octobre - Cala Maruda - 81 km.
9 octobre - Cala Maruda - O km.
10 octobre - Palma De Majorque - 93 km.



Majorque :

Majorque et Ibiza se ressemblent. Mais elles sont bien différentes au niveau de l'ambiance générale. L'une est plutôt destinée aux touristes allemands et anglais qui s'étalent sur les plages, et criques, avec leurs bieres et cocktails à volonté. Et l'autres avec son coté hippies perchés fashion techno.

11 octobre - San Miguel de Balouat - 40 km.

12 octobre - Es Canar - 28 km.

13 octobre - Ibiza - 34 km.

Mon passage par les Iles des Baléares me laissait le choix de continuer par la Cote Sud de l'Espagne ou de rejoindre Barcelone.

J'ai choisi la sécurité en rejoignant Barcelone.




Du 14 au 16 octobre - El Masnou - 71 km.
17 octobre - Ferry Barcelone Nador - 20 km.

J'ai ainsi pu découvrir les soins dentaires espagnols après les tchèques et allemands. Je souffrais en fait d'une infection qui nécessitait une extraction dentaire … Pendant que Barcelone était en feu j'ai donc pu me refaire une santé physique, mentale (librairie francophone) et technique (changement de chaine) ...

Et j'ai pris la direction du Maroc ...

Postscriptum :

Quelques lectures du moment…  :

"Froid mortel" de Johan THEORIN, "le manuscrit inachevé" de Franck THILLEZ, "la vérité sur l'affaire Harry Quebert" de Joel DICKER... "11 minutes" et "l'Alchimiste" de Paolo COELHO, "le rapport de Brodeck" de Philippe CLAUDEL, "L'Ombre du vent" de Carlos Ruiz Zafon.

Pour tout voyageur "l'Alchimiste" est un livre incroyable . Cet ouvrage fait référence au fait d'accomplir sa légende personnelle. J'en retire quelques phrases :

"Nous devons toujours être prêts à affronter les épreuves du temps".

"Le langage universel s'écrit avec les mots chance et coïncidence".

"Quand tu veux quelque chose tout l'univers conspire à te permettre de réaliser ton désir."

"Tout ce qui arrive une fois peut ne plus arriver. Tout ce qui arrive 2 fois arrivera certainement 3 fois".

"Une quête commence toujours par la chance du débutant, et s'achève toujours par l'épreuve du conquérant".