Etape 3 : De l'Albanie à la Slovénie.

  




- De l'Albanie  aux Alpes Juliennes -


J'ai pris un Ferry à Bari,dans le Sud Est de l'Italie,  en direction de l'Albanie un pays que je souhaitais découvrir.
Je pensais quitter l'Italie, qui m'avait plu, et ne pas y revenir … 

10 mai : Bari (Italie) - 24 k
11 mai : Laç (Albanie) - 69 k
12 mai : Shkojer (Albanie) - 63 k
13 mai : Shkojer (Albanie) - 7 k
14 mai : Ujeha Busat (Monténégro) - 58 k
15 mai : Petrovac (Monténégro) - 35 k
16 mai : Zelenika (Monténégro) - 65 k
17 mai : Dubrovnik (Croatie) - 72 k
18 mai : Korçula (Croatie) - 12 k
19 mai : Potima (Croatie) - 64 k
20 mai : Hvar (Croatie) - 20 k
21 mai : Split (Croatie) - 20 k
22 mai : Roncaglia (Italie) - 80 k
23 mai : Ravena ( Italie) - 100 k
24 mai : Ferrara (Italie) - 117 k
25 mai : Monselice ( Italie) - 84 k
26 mai : Cordovado Sesto (Italie) - 25 k
27 mai : San Tomaso (Italie) - 77 k
28 mai : Campiolo (Italie) - 48 k
29 mai : Kranjska Gora (Slovénie) - 89 k


Apres une bonne nuit de repos sur le ferry je me réveillais face à ce nouveau pays. J'arrivais dans ces fameux Balkans qui avaient vécus une horrible guerre pendant les années 90.


L'Albanie :


Un moment assez émouvant car cette fois ci j'étais dans les Balkans, et je n'y connaissais vraiment pas grand chose. Je n'avais pas vraiment étudié l'itinéraire, ni les habitudes, ni les langues … bref un petit moment d'émotion à l'arrivée au port de Durres, avec toutes ces montagnes en arrière plan. J'étais heureux d'être là.


Entre un homme sans jambes qui rampait au milieu de la route, un petit dej à base de viandes, une langue que je ne comprenais pas du tout, j'étais vraiment ailleurs … 
Mes premiers mots furent difficiles à assimiler,  mais je les avais notés sur le guidon pour pouvoir les apprendre et les utiliser facilement.... Pour m'adapter rapidement j'essaye de connaitre quelques mots de base qui facilitent les échanges et apportent des sourires.

Bonjour = Mildita
Merci = Faremident
Au revoir = Miropafshim
Eau = Uji
...

J'avais envisagé de partir vers la Grèce mais dès le départ j'ai pris la mauvaise direction, j'étais trop préoccupé par la circulation pour sortir de Durres. J'ai filé vers le Nord.






J'ai traversé la campagne albanaise, les villages, les plaines, et pas beaucoup de montagnes afin de me préserver … Quelques rencontres spéciales comme quand un jeune a voulu essayer mon vélo et qui est parti pendant 10 minutes avec ( et avec tout ce que j'avais dont mon passeport …), ou un albanais qui m'a fait un "blague" en me menaçant de son pistolet parce que j'urinais contre le talus de sa propriété... et j'en passe. Rien de bien méchant, au contraire.Les enfants me criaient des "hello", ou social social… 

Le camping sauvage y est autorisé. Le premier soir ne sachant pas ou dormir j'ai demandé aux policiers qui m'ont vivement déconseillé de rester dans le centre de Laç (Laç où je pensais qu'il y avait un lac pour bivouaquer mais pas du tout …) et ils m'ont conseillé d'aller à 2 km de là en rigolant et en me disant c'est là haut 








 Les enfants et les pèlerins n'en revenaient pas que je me rende à Saint Antoine de Kisha à vélo.
 Apres une  cote épuisante à plus de 20% j'ai découvert un lieu de pèlerinage catholique magique pour un bivouac exceptionnel.






Puis je me suis rendu à Shkoder, la ville du vélo en Albanie. Pour la rejoindre j'ai traversé des petits villages, des marchés et j'ai surtout dû prendre une route infernale ( toujours avec ces "stèles" à chaque km, pas rassurant à vélo) .



Les cars m'ont envoyé par deux fois au fossé. Ah ces chauffeurs de car, des vrais .... La pluie a aussi fait son apparition pendant cette étape, un vrai orage. 
A mon arrivée les rues de Shkojer étaient inondées par 15 cm d'eau, et je craignais de tomber dans un trou car les bouches d'égouts sont volées  …


J'y suis resté 2/3 jours le temps de visiter, de gouter aux spécialités locales, de faire quelques réparations sur le vélo, d'acheter un parapluie, de découvrir la belle réserve naturelle et son lac...


 


A partir de Shkoder j'ai commencé à regarder la météo régulièrement. J'ai appris que dans les Balkans, aux mois de mai et juin les orages sont très fréquents. Et là j'étais gâté.  Au Nord et à l'Est des Montagnes et des routes difficiles … bref je suis parti à l'ouest vers le Monténégro.

L'albanie est un pays "neuf", assez oriental, et qui se cherche encore puisque la dictature n'a pris fin qu'en 1991. la population semble y vivre en harmonie. La pauvreté est quand même bien présente et il n'est pas facile d'arriver avec son super vélo et son smartphone sans se faire remarquer ...Les minarets côtoient les églises. Les Mercedes, les charrettes, les moutons, les camions, et les vélos à contre sens cohabitent sur la chaussée sans trop d'accident. Chaque région est vraiment différente et j'en ai vu qu'une mince partie … Nicolas un entrepreneur albanais vivant en France m'a expliqué beaucoup de choses sur son pays … C'est un pays à redécouvrir (en fourgon). A 3 km de la frontière j'ai appris qu'une voiture pouvait se louer 11 euros la journée … ça aurait été une bonne solution pour découvrir ce pays et dormir au chaud.



Le Monténégro :





J'ai fait la route côtière de ce pays très occidentalisé. Ca monte et ça descend tout le temps avec des dénivelés importants. Comme en Albanie j'ai essayé d'apprendre quelques mots mais c'était compliqué, il y a des dialectes différents d'une ville à l'autre...


Et il y a aussi les tunnels  pour franchir les montagnes … à vélo c'est risqué commele fameux tunnel à la sortie de Budva Le Monténégro regorge de criques et villages magnifiques, de petites chapelles à flanc de montagnes, ...







Il faut se faufiler entre les camions et les cars sur la route côtière … pas toujours l'idéal pour profiter du paysage. 
Particularité du Monténégro, on paye en Euros.

La Croatie :



Apres une nuit dans la Baie de Kotor  je me suis dirigé vers la Croatie. J'ai tenté une première frontière fermée (15 km de côte pour rien ). Je n'avais vraiment pas l'intention d'y aller car je n'avais eu que des mauvais échos concernant l'accueil des croates par les autres cyclos voyageurs, leur conduite dangereuse, …
En fait là-bas je n'ai eu que des bonnes surprises. Un super accueil, des paysages magnifiques, un respect sur la route, de belles rencontres. Y faire du vélo demande également un peu d'expérience et d'endurance …mais passé 3000 km je commençais à avoir le rythme. Mon chemin m'a mené à la belle ville très touristique de Dubrovnik.


 Puis sur les Iles où j'ai pensé à Caro, Tangui et David …








les Iles de Korçula et Hvar.
 De vrais petits paradis très vallonnés.


Souhaitant remonter vers le Nord plutôt que d'aller en Serbie j'avais un vrai dilemme : prendre la Magistrala (la route côtière dangereuse) ou passer par les îles en prenant les ferrys qui coûtent chers et demandent beaucoup beaucoup beaucoup d'attente et parfois de tout démonter... 

 En rejoignant Split je pensais prendre un ferry pour Rijeka au Nord de la Croatie pour rejoindre la Slovénie … pas de ferry donc j'ai pris celui qui allait à Ancone (Italie) pour remonter "tranquillement" l'Adriatique.






La Croatie me laisse de bons souvenirs. Ces habitants sont accueillants. Le bivouac est compliqué car toutes les routes et chemins mènent  à une habitation. De plus les champs sont clôturés. Les Croates sont de grands sportifs et adorent le basket et le foot en salle ...


Les Balkans ce sont les montagnes, la mer turquoise, les vendeurs de fruits et légumes en bord de route, une langue Slave très proche du Russe ( d'ailleurs il y en a beaucoup), une répartition géographique spéciale suite à la guerre ( la Croatie a presque toute la côte et la Bosnie seulement 10 km …).
On y sent encore des rancœurs et le poids de cette guerre de stratèges. Ils aimaient m'entendre dire que je n'irai pas en Serbie. 
Le peu que j'ai pu voir des Balkans est magnifiques. Mais avec tout mon barda, les dénivelés, le camping sauvage difficile, c'est pas évident d'aller dans les terres.
Les gens sont accueillants, aidants, et parlent presque tous l'anglais. Ils m'ont tous dit que je venais à la bonne période car en été c'est un enfer touristique  .


L'Italie, le retour :


Un peu fatigué par de nombreux événements en Croatie …  je me suis réveillé à Ancone sans avoir même vu le ferry partir de Split. J'avais rechargé les batteries et j'avais des fourmis dans les jambes. Je retrouvais cette Italie où j'étais finalement plutôt  à l'aise.
Retour au pays des panneaux "attention au chien sur 1 maison sur 2, et des cameras de surveillance un peu partout (Nico il faut prospecter ici)

Pendant  3/4 jours j'ai remonté le pays par des pistes  et des itinéraires cyclables. J'ai fait de longues étapes qui étaient sécurisantes et plates La côte Adriatique n'a rien d'exceptionnel puisqu'il n'y a que des stations balnéaires se ressemblant toutes et portant des noms pas très originaux.





 Les italiens y font beaucoup de cyclisme mais ils sont tellement sur leur telephone que même a vélo on leur demande faire attention 





J'ai décidé de m'enfoncer dans les terres pour rejoindre Venise en évitant les grandes routes. Et, je n'ai pas regretté mon choix car j'ai découvert de magnifiques régions où tout est fait pour les vélos. Quel changement avec la Calabre … J'ai suivi diverses routes balisées à très faible trafic.






Puis la plaine de Po qui était humide … bivouac quasi impossible.

https://www.piste-ciclabili.com/provincia-ferrara




Surchargée de touristes et inadapté à vélo (mais je m'en doutais); J'ai pris un train  pour sortir de Venise et fuir les 60 km  de zones industrielles à l'est.

Le hasard m'a conduit aux pieds des Alpes Juliennes, sous un temps tres humides pendant 3 jours.

Je n'avais pas pris conscience que j'arrivais dans une nouvelle région des Alpes.. Les italiens me disaient que ça allait grimper ...

Apres avoir demandé ma route à un Monsieur, celui ci à voulu en savoir plus sur moi et mon voyage en m'offrant un café chez lui. Etant artiste peintre on s'est bien entendus et j'ai eu la chance d’être hébergé par Juancarlo et Paola afin de me protéger du mauvais temps. Une belle rencontre.



Le lendemain c'est chez Albia que j'ai dormi. 

Alors que je roulais sous un orage un homme s'est mis en travers de ma route pour m'interpeler. Il avait fait le pèlerinage de Saint Jacques avec un breton et avait reconnu le drapeau… il me demanda où je prévoyais de dormir le soir et me donna les coordonnées d'une personne qui pourrait m'héberger à 40 km de là (70 km finalement). Albia qui parlait tres bien Français m'a  logé. Cette femme de 79 ans est membre d'une association de pélerins (l'Hospitale Di San Giovani di Gerusalemme a San Tomaso). Encore une belle rencontre et de  beaux échanges.



Et un bivouac dans une gare abandonnée.


 Je suis  passé entre les gouttes avant d'entrer réellement dans les Alpes Juliennes.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Piste_cyclable_Alpe_Adria



J'ai découvert une région vraiment exceptionnelle dont j'avais déjà entendu parler : les Alpes Juliennes et la neige fin mai !!! non mais oh … (on remet la tenue de pluie et des grands froids)





J'avais lu sur internet qu'un voie cyclable permettait de rejoindre la Slovénie sans trop d'efforts Eh ben elle s'est avérée splendide et tres confortable, calme, puisque c'était une ancienne voie de chemin de fer.





La Slovénie :

Au final me voilà arrivé en Slovénie sous un froid polaire de neige fondue, et aux pieds des stations de ski.



J'ai fait mon entrée dans ce nouveau pays sous une pluie glaciale qui s'est vite estompée pour se transformer en canicule les jours suivants. 

30 mai : Bled (Slovénie) - 48 km.
31 mai : Ljubljana (Slovénie) - 69 km.
1er juin : Ljubljana (Slovénie) - 27 km.
2 juin : Celje (Slovénie) - 86 km.
3 juin : Maribor (Slovénie) - 70 km.




  
Je suis entré par la partie Nord Ouest du pays. Une des régions les plus riches avec ses stations de ski luxueuses (le Megève Slovène), ses bike parks … ses sommets enneigés, ses nombreux torrents et rivières. Une magnifique région.



Le choc culturel fut assez radical puisqu'une nouvelle fois je ne comprenais plus rien à la langue … 
Mais les Slovènes sont très accueillants et beaucoup parlent anglais.

Je suis descendu jusqu'à la capitale Ljubjana. 
Pour cela j'ai pu emprunter quelques pistes cyclables et des routes sécurisantes.
En Slovénie, comme dans les pays qui ont suivi, faire du vélo est rassurant. Les voitures sont respectueuses des cyclistes et ne forcent jamais le passage, et elles attendent patiemment pour dépasser. 

Entre temps le hasard et la pluie m'ont fait aller à Bled (tres jolie découverte malgré la pluie).





Ljubljana est une belle ville avec une architecture atypique influencée par différentes origines Germaniques, Latines et Slaves.



J'y suis resté  2 jours le temps de visiter , de me reposer, et de faire quelques achats techniques (dont un changement de réchaud  et un collant de pluie qui ne m'a pas servi puisque depuis ce jour.Il fait beau et  chaud). Une ville bien sympathique, verte avec de nombreux potagers et jardins partagés.




J'ai ensuite fait route par la campagne








vers Maribor à l'Est du pays. Ca monte et ca descend et ca monte et ca descend  ... C'est une belle et agréable ville avec sa fameuse piste de ski du circuit mondial. 




La Slovénie m'a plu. Elle demande d'avoir de bonnes jambes quand on y fait du vélo. J'ai eu peu de portions plates. C'est principalement des montagnes et des collines. J'ai suivi tant bien que mal l'Eurovélo 9 qui est "sportif".

Les Slovènes taillent, bêchent, tondent, coupent … ils ont la main verte et aiment ça. Ce sont aussi de grands amateurs de cyclisme (sentiers vtt un peu partout), de roller, de ski, de basket, … bref un vrai pays de sportifs où il fait bon vivre pour pas trop cher. Un des pays les plus développé  de l'ex Yougoslavie.


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